La « numérimorphose » quèsaco ?

Dans l’élaboration de notre recherche, il nous a semblé nécessaire d’introduire un ouvrage sur les pratiques de consommation musicale afin de nous guider dans nos questionnements. C’est pourquoi nous nous sommes intéressées à « La numérimorphose des pratiques de consommation musicale. Le cas de jeunes amateurs » de Granjon et Combes.  

En effet, il est intéressant pour notre sujet de considérer que l’offre culturelle est en expansion, le progrès technique participe à la démocratisation et la légitimation de la culture. Nous traitons des usages audiovisuels et de leurs participation à l’appropriation de l’écoute musicale. Ainsi, voir l’analyse des évolutions sur la consommation des contenus musicaux permet de rendre compte que les usages des amateurs se fait par la dématérialisation de contenu et les nouvelles conditions d’appropriation des nouveaux réseaux et technologies. La distinction des pratiques de consommation se concrétise avec l’opposition du profane/expert, cette distinction est pertinente pour aborder les usages des amateurs qui dans notre cas porterait sur l’utilisation de l’audiovisuel. En effet, quand l’un a une “appréhension profane, consommatoire” de la musique l’autre à un ”saisissement plus expert”, permettant donc de mettre en avant les agissements de chacun. Il est évident que les nouvelles dynamiques permettent la découverte, l’écoute et la redistribution des contenus musicaux numériques.

Dans cet ouvrage, on met l’accent sur l’intérêt pour la culture comme générateur de sociabilité, elle est émergente de pratique. C’est une approche non négligeable des usages des amateurs, cela participe à nourrir une pratique éclectique de la musique. Comme, par exemple, l’utilisation du vidéoclip comme outil promotionnel dans une salle de concert (comme au Grand Mix par exemple) nous nous questionnons également sur son utilisation relais.

La pratique de l’écoute est une pratique complexe, tant elle est bouleversée par l’arrivée du numérique. Les auteurs parlent de déconstruction spatiale car l’écoute se pratique désormais dans une multiplicité de lieux (maison, transports…) mais aussi déconstruction temporelle car les plages d’écoute se multiplient également: on écoute désormais de la musique en marchant, au travail, en faisant ses courses parfois… Dès lors, il est important de distinguer une écoute “passive” d’une écoute “attentive”. 

Au final, les auteurs résument leur idée de la “numérimorphose” qu’ils voient comme “une hypothèse montrant que [les technologies sont] de fait productrices de nouvelles formes de pratiques de consommation et d’amateurisme”.

Plus grossièrement : 

La « numérimorphose » succède à la « discomorphose » un concept inventé par Hennion.  Ce mot fait également écho en nous comme une transformation par le numérique. Seulement ici, on parle plus précisément de la musique. Ainsi la numérimorphose traduit également le fait que la culture du numérique transforme nos consommation. 

Granjon, Fabien, et Clément Combes. « La numérimorphose des pratiques de consommation musicale. Le cas de jeunes amateurs », Réseaux, vol. 145-146, no. 6, 2007, pp. 291-334.

 

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