Le vidéoclip, un art populaire ?

Nous revenons aujourd’hui avec un ouvrage de Gaudin : « Le vidéoclip, un art populaire intermédial à l’ère numérique : enjeux épistémologiques ». Nous l’avons découvert il y a déjà plusieurs mois, mais nous n’avons pas pris le temps de vous présenter ce qui nous intéresse dans ce texte, et pourtant !

Le vidéo-clip est considéré dans cet article comme un « laboratoire expérimental » de l’industrie culturelle. Ce dernier est pensé comme un objet capable d’adapter ses caractéristiques en fonction des divers bouleversements contemporains. Gaudin désire démontrer que le vidéoclip peut avoir deux lectures : le vidéoclip comme « symptôme », (qui pourrait contaminer d’autres formes audiovisuelles) et le vidéoclip comme « système » (c’est-à-dire un mode d’expression).

Gaudin, – lorsqu’il présente son étude – précise que les recherches et les écrits antérieurs sur le sujet ont vraisemblablement appuyé leurs pensées sur des prérequis. Ainsi, il nous dit que les « orientations analytiques dominantes des travaux existants » sur le vidéoclip reflètent :

  1. Notre hiérarchie sensorielle du discours et de la vue
  2. Notre domination visuelle et sonore sémantique
  3. Les phénomènes langagiers et visuels sont généralement moins travaillé dans une démarche fonctionnelle (c’est-à-dire moins pensé comme un produit qui par ses fonctionnalités satisfait le consommateur de vidéoclip).

Cependant, il modère ensuite son propos, pour ajouter que ces écrits datent majoritairement des années 80 et 90 ; et donc basés sur des clips populaires passant en flux continu à la télévision.

Pour continuer à façonner son propos, Gaudin présente ensuite son approche théorique de l’objet du vidéoclip en lui adressant une double définition :

  1. Comme format médiatique : la superposition d’image sur un morceau existant, afin d’en faire la promotion.
  2. Comme création audiovisuelle  : la musique est la « source du mouvement des images. »

Ensuite, il aborde une partie plus esthétique de l’analyse du vidéoclip. Une partie particulièrement intéressante, mais qui n’aide pas notre propos.

C’est vraiment à partir de la page 169 que Gaudin aborde les changements de consommation du vidéoclip.  Cette partie se rapproche davantage de notre étude et nous permet d’ajouter un bagage à nos lectures.

En effet pour Gaudin, Internet a bouleversé les consommations audiovisuelles en général. Pour le vidéoclip, cela a permis de passer d’une « logique éphémère » du flux de vidéoclip à la télévision, à une conservation et consultation quasiment infinie avec Internet. Longtemps pensé comme éphémère, le vidéoclip permet désormais un archivage notamment grâce à Youtube. Cela permet à l’audio-spectateur d’adopter une nouvelle attitude conceptuelle qui change son rapport à l’objet. Toujours grâce à l’univers 2.0, il permet des communications interpersonnelles notamment par la visualisation du vidéoclip sur les réseaux sociaux.

 

Le + de l’article : Certains de nos entretiens résonnent en nous après la lecture de cet article. En particulier ceux qui évoquent l’évolution de l’usage et de la réception du vidéoclip chez l’audio-spectateur, de son archivage et de sa visualisation sur les réseaux sociaux.

Antoine Gaudin. Le vidéoclip, un art populaire intermédial à l’ère numérique : Perspectives épistémologiques. MEI – Médiation et information, L’Harmattan, 2015, LE LEVAIN DES MÉDIAS : FORME, FORMAT, MÉDIA, pp.167-176. 

 

 

 

 

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